Laura, étudiante en Gestion des risques et Environnement sur le Campus Ouest, figure parmi les 3 lauréates du concours éthique professionnelle, niveau régional, du Rotary 2024. La remise des Prix a eu lieu mardi 11 juin à la CCI d’Angers.
Ouvert aux étudiants, de BAC +3 au doctorat, le concours vise à encourager une réflexion sur les questions éthiques chez les décideurs de demain. Co-organisé par le Rotary Club et soutenu par la Conférence des Grandes Ecoles et l’UNESCO, le concours fête cette année ses 20 ans !
L’essai de Laura porte sur l’extraction des terres rares, « Terres rares et défis des technologies « vertes »: les paradoxes du progrès« .
Les terres rares représentent aujourd’hui un élément absolument essentiel à l’emploi des énergies renouvelables et à la fabrication des processus « verts ».
A travers ce travail elle a voulu apporter une réflexion autour du coût écologique et humain du développement de solutions dites « green ». Son approche isole trois questions : l’intérêt des terres rares, la question des dégâts sur l’homme et la nature et enfin la question du recyclage.
Quelle a été votre motivation pour écrire sur ce sujet ?
Le sujet était libre. Après lecture d’un papier sur l’extraction des terres rares au Congo ainsi qu’un article dans le magazine GEO sur les conséquences d’une telle activité, j’ai voulu approfondir mes recherches.
Aussi, traiter de ce sujet était en pleine cohérence avec ma filière (Gestion des Risques et Environnement) d’étude. S’intéresser aux enjeux, à la face cachée des énergies vertes et nouvelles solutions dites « green » ainsi qu’aux conditions de travail liées à l’extraction.
Enfin, j’ai pu constater certains effets, que je veux décrire dans mon travail, chez moi en Guadeloupe. On s’est rendu compte qu’un parc éolien perturbait les requins. C’est l’illustration parfaite d’une solution pouvant apporter un bénéfice direct, une nette amélioration, dans des domaines qui nous préoccupent tous, mais qui entraine une chaine de conséquences. Il est nécessaire de penser aux impacts induits.
La conclusion de votre travail n’est pas très optimiste, quelles solutions s’offrent à nous ?
Pas très optimiste je ne sais pas. En tout cas, il vaut mieux être réaliste plutôt que de ne pas se poser de questions.
Pour les solutions, cela va être notre travail, à nous futurs ingénieurs ! Il est, en parallèle, important de valoriser la recherche.
Ce que j’aimerais faire passer comme message, c’est que chaque solution a ses inconvénients. Il n’y a pas de remède miracle. Cela ne veut pas dire qu’il faut tout arrêter. Arrêter nos efforts pour une énergie plus verte ou ne pas remettre en question nos habitudes de vie. Au contraire. Il faut simplement placer nos actions dans un contexte global.
Il est vrai que l’ordre naturel des choses tend vers le pessimisme. La prise de conscience mondiale n’est pas pour tout de suite. Les états qui sont aujourd’hui les premiers producteurs de terres rare (Comme la Chine par exemple) ne sont pas les plus enclins à une démarche éco-responsable ou QHSE. Une piste serait d’exploiter les gisements en Europe (Suède) et ainsi offrir un réel cadre à la filière. Mais cette exploitation serait la cause d’une protestation (légitime) dans le camp des défenseurs de la nature comme Greenpeace par exemple.
Quelles sont vos ambitions professionnelles ?
Idéalement j’aimerais travailler pour une ONG ou pourquoi pas de grandes institutions comme la Commission Européene ou l’ONU et ce, dans le domaine de l’environnement. Ayant grandi en Guadeloupe, je souhaiterais aussi pouvoir travailler en lien avec la question des régions ultrapériphériques (DROM-COM, Madère, Acores…).
Il me reste encore 1 an avant ma diplomation mais déjà, le sujet me questionne sur mon futur poste. On ne peut pas être étudiant en Gestion des risques et Environnement, un ingénieur qui, demain va venir apporter des solutions sans penser à l’impact écologique et humain qu’elles provoquent. Comment mettre en place des politiques RSE et QHSE ici quand on sait que nos choix ont directement un impact sur celles-ci à l’autre bout du monde.
L’idée n’est pas de déplacer un problème mais de travailler sur une résolution pérenne. S’inscrire dans du long terme et ne pas simplement regarder les profits à court terme.